MARIE-GALANTE, UN PEU D’HISTOIRE…

Marie Galante
4 Nov

MARIE-GALANTE, UN PEU D’HISTOIRE…

Marie-Galante est l’un de ces endroits exceptionnels où le temps s’écoule au rythme d’autrefois, quand la course au « toujours plus » n’avait pas encore pris le pas sur nos modes de vie. L’île offre une richesse de paysages surprenante pour un territoire de 158 km². Les plus belles plages de l’archipel guadeloupéen succèdent aux scènes bucoliques des champs de cannes ondulant sous les alizés, parsemés de vieux moulins étranglés par les bois serrés des figuiers maudits. Est-ce pour sa beauté qu’elle fait tant tourner les têtes ? Est-ce pour sa magie que l’on en ferait presque un secret jalousement gardé ? Parmi les forgerons de cet environnement édénique, rendons d’abord hommage à Dame nature qui fit naître l’arc des Petites Antilles il y a cinquante-cinq millions d’années, du glissement de la plaque atlantique sous la plaque caraïbe.

D’après les géologues, les terres de la Guadeloupe auraient émergé il y a cinq millions d’années, socle calcaire sous-marin posé sur une chaîne volcanique. On pense aujourd’hui que Marie-Galante serait apparue à la surface plus tardivement, il y a un ou deux millions d’années. Quelques récifs frangeants peu développés entourent les côtes est, sud-est et sud de l’île. A l’ouest, s’étend un banc corallien immergé à vingt mètres de profondeur. Vue du ciel, la « grande galette », ainsi qu’on la surnomme d’après sa forme, exprime clairement ses origines calcaires, offrant l’image frappante et ô combien paradisiaque d’un mariage de couleurs singulièrement parfait : un vert tropical précède le blanc immaculé du littoral qui lui-même caresse le bleu lacté de la Mer des Caraïbes. Si la géologie a déterminé l’ossature marie-galantaise, l’histoire en a façonné le visage.

Peuplée d’Amérindiens Huécoïdes puis Arawaks et Caraïbes, Marie-Galante est riche de vestiges précolombiens qui témoignent des styles de vie de ses premiers habitants. Pour les seconds, l’île s’appelait « Touloukaera » et pour les derniers « Aïchi ». Marie-Galante fut ensuite la première île de Guadeloupe abordée par Christophe Colomb lors de son second voyage, qui débarqua à l’Anse Ballet près de Grand-Bourg le 3 novembre 1493. C’est lui qui baptisa la terre rencontrée du nom de son vaisseau amiral, le « Maria Galanda ». Puis, pendant plus de deux cents ans, de l’arrivée des premiers colons en 1648 à la crise du sucre à la fin du 19ème siècle, l’évolution de Marie-Galante s’est calquée sur la conjoncture des habitations sucrières. Elles ont légué à Marie-Galante un héritage impérissable : la canne, structure incontournable du paysage culturel, économique et social de l’île.